Réflexions au moment de la prise de vue

Suite à des vidéos sur la photographie je me suis penché sur ma façon de prendre des photos. Et j’ai eu envie de relire et mettre à jour mon article « APN toujours prêt« . Et j’ai trouvé opportun de le compléter par un autre article vous indiquant le cheminement emprunté pour prendre mes photos et choisir […]
 

Suite à des vidéos sur la photographie je me suis penché sur ma façon de prendre des photos. Et j’ai eu envie de relire et mettre à jour mon article « APN toujours prêt« . Et j’ai trouvé opportun de le compléter par un autre article vous indiquant le cheminement emprunté pour prendre mes photos et choisir mon matériel : la méthode SPP CMM.

Il m’arrive parfois de relire un de mes articles pour le compléter ou même le modifier, parce que j’ai changé d’avis, de méthode ou d’approche sur le sujet. Il est toujours intéressant de confronter son savoir faire avec celui des autres. L’un des nombreux points forts de la révolution numérique et d’internet et de trouver facilement des articles, des didacticiels, des vidéos sur nos passions. De nombreuses personnes tant en français qu’en anglais ou dans d’autres langues viennent vous expliquer leurs façons de faire de la photo. A l’occasion du visionnage d’une série de vidéos de Jérôme Pallé j’ai découvert une méthode de prise de vue simple et efficace : la méthode SPP CMM. Je me suis rendu compte que  » APN Toujours prêt  » n’était que le préliminaire à mes prises de vue et que sans y avoir réfléchit j’avais ma méthode SPP CMM..

La prise de vue

Suivant la définition de Wikipédia :  » La prise de vue photographique est la première étape de la pratique photographique. Elle commence par un certain nombre de choix sur lesquels le photographe ne peut plus revenir une fois qu’il a appuyé sur le déclencheur « . Autrement dit le photographe, moi en l’occurrence, est amené a réfléchir sur ce qu’il veut prendre en photo et comment il va s’y prendre pour réaliser cette photo.

A mon sens la technique photographique sans être négligeable ne doit pas être ce qui détermine une photo, mais l’image que l’on souhaite obtenir détermine les technologies et techniques employées. Il y a toujours un moment ou le peintre choisie un pinceau ou un autre pour rendre ce qu’il a en tête.

Etant un photographe amateur, et vous aussi je suppose, je ne dispose pas de plusieurs formats d’appareils photos, ni d’une pléthore d’objectifs spéciaux. Dans mon article précédent je me mettais dans la situation de reportages en extérieur et toujours prêt. Ici la démarche est plus posée et couvre dans la mesure du possible d’autres pratiques photographiques.

La photographie de studio, portrait et packaging entre dans une catégorie peut être plus subtile et plus artistique encore pour ma réflexion. Certains éléments de réflexion seront sans doute commun, mais la démarche ne sera surement pas la même.

Composition

La composition consiste en l’arrangement délibéré des éléments visuels d’une photographie. Le but est de choisir et de disposer ces éléments de façon harmonieuse de façon à communiquer des idées, de raconter une histoire et des impressions au spectateur ou au lecteur.

La composition en photographie est un élément que l’on ne peut pas modifier en post production. Sur bien des points, elle s’inspire des règles de composition de la peinture occidentale. Les facteurs sur lesquels joue la composition photographique sont :

  • l’espace sur l’image utilisée pour l’illustration,
  • la perspective, la disposition spatiale des objets sur l’image, la profondeur de champ, et tous les procédés qui donnent l’impression de profondeur sur une image bidimensionnelle,
  • la ligne ou direction suivie par les yeux lorsqu’on lit l’image,
  • le jeu sur les tons clairs ou sombres,
  • la ligne d’horizon, la profondeur de l’image,
  • les différents plans de l’image.

La composition en photographie n’est donc pas un tout, mais un ensemble de points qui vont donner son caractère à l’image. De cette liste on peut déjà repérer des notions que nous connaissons bien : la profondeur de champ, l’éclairage du sujet et de la scène, le cadrage et le placement. Au moment de la prise de vue il est utile de régler son APN suivant une séquence qui a fait ses preuves.

SPP CMM

La méthode SPP CMM propose le cheminement suivant pour réaliser une prise de vue : Réglage de la Sensibilité (ISO), Positionnement (La place de l’APN par rapport au sujet), Programme (P, Tv, Av, M, etc.), Cadrage, Mesure de lumière et Mise au point.

Sensibilité

En photographie, la sensibilité ISO est la mesure de la sensibilité à la lumière des pellicules et des capteurs numériques. Elle est une donnée essentielle à la détermination d’une exposition correcte.

Argentique

En photographie argentique, la sensibilité est déterminée essentiellement par le choix du film photographique. Les films de sensibilité élevée permettent une plus grande souplesse, car ils rendent possible la photographie en basse lumière. Comme on ne change pas une pellicule facilement c’est le paramètre de l’exposition qui est fixé à l’avance. La monté en ISO se traduit par du grain, qui est parfois un choix artistique volontaire.

Le S pour sensibilité de la méthode SPP CMM prends alors tout son sens.

Numérique

Avec nos appareils numériques la montée en ISO se traduit par du bruit numérique qu’il est plus ou moins possible de rattraper en post production mais qu’il vaut mieux ne pas provoquer.

Dans le triangle d’exposition la sensibilité est pour moi une variable d’ajustement qui me permet d’appliquer les choix artistiques que sont la profondeur de champ et le temps d’exposition. C’est donc le réglage que j’applique le plus tard possible en même temps que la mesure de lumière.

Je préfère me concentrer sur le sujet à photographier, l’atmosphère autour et construire mentalement ma photo. Et je n’en ai pas toujours pleinement conscience.

Le S de ma méthode SPP CMM serait plutôt le Sujet.

Sujet

Ma méthode SPP CMM propose donc : Sujet, Positionnement (La place de l’APN par rapport au sujet et le choix d’une focale), Programme (P, Tv, Av, M, etc.), Cadrage, Mesure de lumière (Réglage ouverture, temps de pose et ISO), Recadrage si besoin et enfin Mise au point et déclenchement.

Que cela soit conscient ou pas, nous choisissons tous un ou des genres photographiques et ce genre influence le matériel que nous allons utiliser. Ainsi devant un champ de fleur nous pouvons faire une photo de paysage, une des fleurs pourrait être de la proxy photographie et l’insecte sur la fleur de la macro photographie. Mais ce pourrait aussi être un portrait d’une femme devant ce même champ de fleurs. Au moment de la prise de vue il est primordial de se demander ce qu’on veut prendre en photo. Je ne vais pas m’attarder sur le choix d’un sujet qui reste personnel et propre a chacun.

Positionnement

Le positionnement par rapport au sujet est un choix artistique, mais aussi un choix technique, le premier que nous devons faire. Plongée ou contre plongée, de loin ou de près, a contre jour ou soleil dans le dos. On a parfois pas le choix, mais on peut corriger une contre plongée en s’éloignant du sujet ou encore tourner autour pour trouver un éclairage plus valorisant. Difficile de revenir en post production sur le point de vue du photographe sur le sujet.

Focale

De la distance entre l’appareil et le sujet et le sujet lui même va dépendre en grande partie la focale utilisée et les perspectives de l’image. Du Grand Angle au Télé objectif en passant par un objectif standard ou un objectif macro, la technologie utilisée est bien un choix artistique dont dépend le rendu de votre photo. Inversement votre matériel va déterminer le type de prise de vue que vous pouvez envisager. Une focale fixe de 300mm n’est pas adaptée pour photographier un paysage. Un portrait se fera souvent avec une focale standard. Les très grands angles déforme les perspectives et les lignes droite.

Lumière

Le moment de la prise de vue en extérieur est déterminant pour l’ambiance et la colorimétrie de la photo. En fonction de l’emplacement du sujet et de la scène intérieur ou extérieur, de l’heure, l’utilisation d’un ou de plusieurs flashes et d’un émetteur peut se poser. Le débouchage des ombres au flash est aussi un choix artistique, le positionnement du flash est à envisager. Il peut être intéressant de régler la balance des blancs. En principe je la laisse sur  » Auto  » pour la corriger en post production.

Le choix de l’utilisation d’un trépied peut étroitement dépendre du sujet choisi et de notre position par rapport à lui. En studio, devant un paysage c’est presque une obligation. En reportage, dans des lieux touristiques, en photo de rue ou en randonnée c’est plus compliqué.

Programme

La plupart des appareils photographiques modernes sont muni d’au moins trois modes semi automatiques de prise de vue en plus du mode Manuel. Ils sont identifiables par les lettres P, A et S sur la majorité des appareils ou P, Av et Tv chez Canon. Dans tout ces modes, la sensibilité ISO est réglable avec une option automatique.

  • P : pour programme. C’est le mode automatique. C’est le mode qui laisse très peu de choix artistiques en ce qui concerne l’exposition, c’est aussi le plus si
  • A ou Av : pour priorité à l’ouverture. C’est le mode semi automatique que l’on va choisir pour privilégier la profondeur de champ.
  • S ou Tv : pour priorité au temps d’exposition. C’est le mode semi automatique qui privilégie le floue de mouvement ou son absence.
  • M : pour mode manuel. Tout les réglages sont à la charge du photographe.

Le choix du mode de fonctionnement semi automatique ou manuel de l’appareil photo, revient en fait à décider d’un l’aspect artistique de la photo. On privilégiera un jolie flou d’arrière plan ou de figer un oiseau en vol. Je vous renvoie aux classiques explications du triangle d’exposition.

Cadrage

Le cadrage consiste a inscrire le sujet dans le format de l’image. La réalisation d’une image photographique sur un sujet donné se décompose en choix d’un format d’image parmi ceux offerts par les fabricants d’appareils photos et de pellicules, en choix de l’orientation, horizontale ou verticale, en détermination d’un point de vue et d’un angle de vue.

Format de l’image

Du format classique 4/3 ou 24×36 au 16/9 de nos écrans les APN modernes proposent plusieurs formats. Le 4/3 couvre la totalité du capteur numérique et le format peut être modifier en post production.

Orientation

Si classiquement on parle d’orientation portrait ou paysage, en réalité n’importe quelle orientation est possible et peut avoir une signification artistique. La photographie Abstraite s’affranchit de la représentativité pour jouer avec les formes et les couleurs, donc de l’orientation.

Types de cadrages

En mode portrait il existe une nomenclature conventionnelle des cadrages.  le « plan moyen » des pieds à la tête ; à mi-cuisse, c’est le « plan américain », à la ceinture, c’est le « plan mi-moyen » ou « plan taille », au niveau du buste le « plan poitrine », au bas du cou, le « gros plan ».

En dehors du portrait les types de cadrages se résume à un « gros plan » et un « plan d’ensemble ». En Macro ou Proxi photographie le cadrage sera très séré.

Île de Gorée Île de Gorée, Dakar, Sénégal. Mars 2022.
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Port de pêche de Saint-Louis du Sénégal Saint-Louis, Sénégal. Mars 2022.

Mesure de lumière

Exposition

L’exposition en photographie désigne la quantité totale de lumière reçue par la surface sensible (pellicule argentique ou capteur numérique) pendant la prise de vue.

D’un point de vue artistique, l’exposition « correcte » est celle qui restitue au mieux l’effet recherché par le photographe.

Dans des temps reculés, l’utilisation d’un posemètre était une étape obligatoire. De nos jour les APN sont équipés d’un posemètre TTL (through the lens, « à travers l’objectif » en anglais) pour mesurer l’exposition. Le choix de la surface a annualiser, centrale ou totale, est encore une fois une affaire de gout plus que de technique. Une technique similaire est appliquée avec l’utilisation de flashes en mode automatique.

En fonction du mode de programmation choisie, la mesure de lumière, ou plutôt le réglage de l’exposition se fait automatiquement ou manuellement. Dans les modes semi automatiques il est possible de régler la correction d’exposition pour coller à votre choix artistique. La mesure peu aussi se faire ailleurs que sur le sujet pour des raison esthétique, le contre jour par exemple. En studio ou lors de l’utilisation de flashes, c’est le flashmètre que nous serviras de guide.

De plus en plus je fait la mesure d’exposition sur le sujet ou la partie du sujet qui m’intéresse, parfois en zoomant, et je la verrouille a l’aide de la touche AE-L (* chez Canon). Dans ce cas il faut (re)faire le cadrage ensuite.

Mise au point

La mise au point est l’opération qui consiste à régler la netteté de l’image que l’on veut obtenir. Les appareils photographiques modernes sont tous dotés de la mise au point automatique dite « AF » pour « autofocus » (terme anglophone pour « mise au point automatique »).

Si la mise au point sur nos APN est une opération technologique, il n’en reste pas moins que nous avons le choix de l’endroit ou on la fait. Dans l’œil du modèle, un peu devant un groupe de fleurs ou à l’hyperfocale pour un paysage. En fonction de la profondeur de champ choisie précédemment le choix du ou des collimateurs AF à une réelle importance artistique.

La méthode SPP CMM a le mérite d’être un flux de travail logique. Chaque étape est claire, explicable et laissant une grande part à la réflexion artistique d’une prise de vue. Une fois la scénographie acquise, on peut l’oublier et se concentrer sur le sujet. Dans mon article « APN toujours prêt » l’objectif est de pouvoir prendre des photos le plus rapidement possible sans trop de réflexion au moment d’appuyer sur le déclencheur. Ici nous avons au contraire le temps de penser notre image.

Références